J’ai toujours eu l’impression de tenir les rennes de mes propres pensées. J’ai mis longtemps à me rendre compte que la moitié d’entres elles étaient des graines plantées joliment par mon entourage ou la société.
Et c’est une sentiment particulier, de remettre en question ces pensées automatiques qui nous envahissent pourtant au quotidien. Est-ce que je n’ai finalement pas laissé les autres me définir, et surtout définir l’image que je devais avoir de moi-même, de mon propre corps ?
Il y a quelque temps, j’avais fait une story sur Instagram où je parlais de l’harcèlement virtuel (très centré sur les critiques liées aux corps) & je vous parlais de ce que j’avais pu mettre en place pour gérer les critiques & les pensées très intrusives de certaines personnes. Et le fait est que cela fonctionne pour tout & pas uniquement sur les réseaux sociaux (et dieu merci!).
Cette période de confinement me permet aujourd’hui de travailler davantage sur bonjourmoncorps & c’est l’occasion d’échanger avec beaucoup d’entres vous (et j’adore ça !).Mais je me rends compte à quel point « les autres » sont réellement présents dans votre relation avec vous-même & je ne peux que comprendre !
C’est déstabilisant de se sentir jugée & de ne pas recevoir le niveau de valorisation que l’on mérite pourtant. On entend souvent que l’on est bien plus bienveillant avec les autres qu’avec nous-même, alors pourquoi ces mêmes autres ne le sont pas avec nous ?
Je ne pourrai jamais t'expliquer la méchanceté (souvent gratuite) de ces personnes, cette bienveillance déguisée en critique quand tes proches estiment que c’est pour "ton bien" …
Mais je peux t'expliquer pourquoi tu t'attribues ces pensées comme ta propre réalité, et pourquoi il n’y a rien de plus nocif pour toi.
J’ai découvert cet exercice intéressant issu du livre « Self acceptance » du Docteur Harry Barry :
Prend une feuille et trace une ligne droite comme un système de notation, de 1 à 100. Et sur cette ligne, essaye de te noter, de noter la valeur que tu penses avoir. A quel niveau tu pourrais aujourd’hui évaluer ton niveau d’estime de toi-même ?
Maintenant, sur cette même ligne, essaye d’imaginer à quel niveau les autres pourrait te noter à leur tour?
Et pour finir, imagine-toi recevoir une remarque plutôt négative d’une tierce personne, du type « tu devrais faire attention à ce que tu manges, tu as pris du poids je trouve »… Retourne maintenant sur ton système de notation. A quel niveau se situe maintenant ton estime de toi même ?
Pour la majorité des personnes, plus l’exercice avance, plus la note deviendra de plus en plus basse…
Je sais que tu n'as pas besoin de moi pour comprendre qu’on ne devrait jamais laisser les autres influer sur notre estime de nous-même. Elle devrait nous appartenir à 100%.
Ces critiques ne sont que des « opinions », pas la réalité. Et pourtant elles deviennent ta propre réalité… Et imagines les dégâts quand on sait que si les autres sont durs avec toi, les critiques les plus sévères viennent pourtant de toi-même !
Est-ce normal que ces personnes aient aujourd’hui autant de pouvoir sur ta relation au corps ?
Alors comment faire pour ne pas transposer ces critiques en pensées ruminatrices ?
Et bien c’est à ce moment là qu’on utilise le point de bascule dont je t'ai déjà parlé sur Instagram.
Le point de bascule, c’est ce fameux moment où tu entends une remarque comme « tu es grosse » et ce moment où tu te dis « oui, je suis grosse ».
Ce moment très précis où tu perds le contrôle sur la propre définition de toi-même, sur ta propre identité. Ce moment où cette pensée devient ta vérité, cinglante, nocive & destructrice.
Te tourmenter toi-même c’est préparer le terrain aux prochaines critiques & pratiquement les valider dès leurs arrivées. Alors aux prochaines « critiques », repense à ce point de bascule.
Pour créer aujourd’hui une réalité à ton image, saine, alignée avec tes valeurs, une image qui te représente toi.
Reprend le pouvoir sur ces pensées qui te définissent aujourd’hui,
Reprend le pouvoir sur ton niveau d’estime de toi-même.
Reprend le pouvoir sur l’image que tu as de ton corps.