Le miroir. Il y a finalement pas mal d'objet que l'on a tendance à diaboliser lorsque l'on vit une relation bien trop négative avec notre propre corps. Mais on parle bien trop souvent de la balance , et on y reviendra, mais il y a aussi et surtout le miroir.
De mon côté, j'ai toujours eu une relation hyper bizarre avec mon reflet. Quand j'avais des troubles alimentaires, j'avais énormément de mal à me regarder dans le miroir, à tel point que pendant une très longue période, le miroir était complètement retourné & habillé de photos de mes amies et de ma famille pour oublier que c'était un miroir. Et j'avais conscience que c'était un rapport bizarre puisque quand j'avais des invités, je le remettais en place pour qu'ils ne se doutent de rien... Et à l'inverse, quand je me promenais dans la rue, et que je passais devant une vitrine, je contrôlais systématiquement mon apparence & en l'occurence la taille de mes cuisses pour vérifier "l'ampleur des dégâts" entre guillemets. Et c'était presque un tic, puisque j'ai même eu des personnes qui me l'ont fait remarquer. Quand je croisais mon reflet et qu'il me déplaisait, alors je pouvais me renfermer comme une huître, changer complètement de personnalités, devenir complètement triste ou même en colère.
Et quand on analyse ça, c'est un peu comme si, chez moi en solo, c'était finalement bien mieux de ne pas voir à quoi je ressemblais, comme si je voulais occulter le problème même si c'était simplement porter un masque sur les yeux... alors que dès que je me retrouvais en société, là c'était vraiment vraiment important de contrôler mon image. Et ça a en dit déjà quand même pas mal sur le fait que le rapport que j'avais avec mon image, était un peu trop lié aux regards des autres...
Pour en avoir parlé avec vous de nombreuses fois, le miroir c'est un peu tout ou rien. Soit vous pratiquez l'ignorance totale, sois vous en êtes complètement obsédée ... mais dans tous les cas, il est souvent qualifié de pire ennemi.
Donc on va déjà commencer par désacraliser un peu tout ça, se rendre compte que ce n'est qu'un objet. Rien de plus, rien de moins.
On va parler un peu histoire ici, Stephane Bern n'a qu'à bien se tenir, mais sous l'Empire Romain, on pensait que les miroirs renvoyaient certes l'image du corps, mais surtout l'âme de la personne qui y plongeait son regard. Donc casser un miroir, qui était un objet rare et précieux, revenait à casser son âme ! On redoutait donc de casser un miroir, alors qu'aujourd'hui, on est nombreuses à avoir envie de le casser tous les matins ! On est évidemment sur des superstitions, mais cela montre à quel point cela a changé ! Le rapport à notre reflet n'est plus lié à l'âme, mais seulement à nos corps & souvent, l'expérience n'est pas des plus agréable.
Donc un miroir, c'est comme une lampe, un vase ou une table. Ce n'est qu'un objet. Ce qu'il faut comprendre, c'est que le problème ce n'est pas l'objet, mais plutôt ce à quoi il vous renvois. Votre image ou vos sentiments, et il est nécessaire de poser des mots sur tout ça.
Essayez de prendre un moment pour vous et de vous installer en face de votre miroir. Essayez d'analyser ce que vous ressentez. Est-ce que vous êtes en colère ? Est-ce que vous êtes triste ? Est-ce que vous vous sentez fuyante ou dégoutée ? Les mots sont durs, et je choisis ces mots exprès, car c'étaient ceux que de mon côté, je pouvais ressentir. Sentez-vous à l'aise d'être mal à l'aise. C'est normal d'avoir besoin de temps & d'adaptation pour ce moment. Mais définir ce que vous ressentez, c'est le moyen de se sentir claires & alignées avec soi-même. On ne peut pas travailler sur des sentiments que l'on ignore, on en peut pas travailler sur une relation si on ne peut en définir clairement les traits. Et si vous êtes comme je l'étais, on est généralement bien douée pour masquer ce que l'on ressent face aux autres mais surtout face à soi-même.
Vous détestez votre miroir ? Ok très bien, c'est ok vous avez le droit, mais pourquoi ?
Ce n'est finalement pas l'objet le problème, on en a parlé au début, ce n'est qu'un objet. Le problème, c'est plutôt ce que vous y voyez.
Et vous avez la légitimité d'en parler, de dire les choses & de vouloir améliorer la situation ! Une des raisons pour laquelle j'ai créé bonjourmoncorps, c'est parce que par exemple, aujourd'hui je fais un 38. Et je reçois énormément de messages où l'on me dit "mais toi tu es mince & tu parles d'acceptation, tu ne sais pas de quoi tu parles !". C'est aussi pour ça que l'épisode 1 de ce podcast est là, j'y raconte mon histoire pour vous démontrer que personne ne sait ce qui se passe dans la vie des autres !
Au même titre qu'on ne félicite pas une perte de poids, car une perte de poids n'est pas toujours voulue, elle peut venir d'une maladie ou même de la perte d'un proche.
Enormément de choses peuvent se cacher derrière la vie d'une personne & derrière un compte Instagram. Donc bonjourmoncorps, c'est un peu pour rappeler que, peu importe votre taille, vous avez le DROIT de ne pas vous sentir bien dans votre corps ! Ça ne veut pas dire que vous le devez, ça veut simplement dire que vous avez le droit !
Il n'est pas nécessaire de faire une certaine taille pour avoir la légitimité de se questionner sur son rapport au corps. Notre image, notre apparence sont constamment questionnées par la terre entière, c'est même épuisant ! Il n'est pas rare de recevoir des jugements et de les laisser affecter l'estime que l'on peut avoir de nous-même. Parce qu'on parle ici beaucoup de la dimension physique de notre corps, mais un complexe peut être bien plus que ça ! On parle par exemple souvent du complexe d'infériorité, donc ça peu aussi être aussi bien lié à notre personnalité ! Et c'est ok ! Mais ça veut simplement dire qu'à la base, c'est votre estime de soi qui est touchée, ensuite cela a fait naître en vous des sentiments, des émotions qui modifieront votre comportement. Une réaction complètement naturelle lorsque l'on est touché & que l'on cherche à se débarrasser de nos complexes. La question, c'est bel & bien de comprendre le rapport que vous avez avec votre image.
Je voulais vous raconter une petite histoire, on va parler ici du rapport au corps de nos amies, tout simplement parce que des fois, c'est bien plus simple de comprendre lorsqu'on parle de la réaction d'un de nos proches. A l'époque, quand une de mes amies me confiait son envie de perdre du poids, j'avais l'habitude de lui répondre "mais arrête t'es très bien comme tu es". Et je me rends compte que c'était un peu rejeter son mal-être. Et pire, je répondais parfois "oh bah si toi tu dis que t'es grosse, moi ça veut dire que je suis énorme !". Et je comprends que parfois on puisse avoir du mal à l'entendre, mais pour commencer il faut savoir que la perception que votre amie a de son corps n'a rien à voir avec celle qu'elle peut avoir du vôtre. Donc en vous parlant, elle ne veut pas juger de votre corps, elle veut simplement vous parler de la façon dont elle-même, elle juge son image. Car le problème est bien là, on est pas toujours sur une dimension physique du corps, bien souvent c'est l'image qui pose problème ! Alors oui, répondre "mais arrête, tu es très bien comme tu es", c'était finalement ce que je pensais être de la bienveillance.
Je pensais lui faire comprendre que pour moi, elle était parfaite & qu'elle devait se voir de la même façon que je la voyais elle. Mais si on inversait les rôles, est-ce que c'est ce que vous ressentiriez finalement ? Maintenant, j'écoute & je demande pourquoi. Ça ne m'empêche pas de la rassurer et de jouer mon rôle d'amie. On peut être juste de répondre, " je te trouve très belle mais explique moi pourquoi tu ressens ça". Parce que ce n'est pas à moi de juger son rapport au corps, si elle est capable de me dire "je me trouve moche & je me sens grosse", il y a forcément une raison.
Tout ça pour dire, qu'il faut commencer par vous rassurer sur le fait que oui, vous avez la légitimité de parler, d'exprimer ce que vous pouvez ressentir. Si vous avez un corps, vous avez le droit ! Personne n'a le droit de penser à votre place, car après tout, il s'agit de vos propres pensées ! Reprenez le pouvoir dessus, c'est le seul moyen pour adopter une attitude différente.
Donc ce miroir, c'est le reflet de votre corps, mais surtout le reflet de vos pensées. Des pensées négatives, méchantes, gratuites & difficiles ! On sait parfaitement, que quand il s'agit de nos corps, on n'a pas besoin d'ennemis, nos paroles sont généralement assez dures sans avoir besoin de personne d'autre...
Pour réussir à contrer ce système de pensée, j'ai un nouvel exercice à vous proposer ! Et encore une fois, je ne vais pas vous faire croire monts & merveilles, on se basera ensemble sur ce que vous avez déjà en vous, sur le fait de vous valoriser.
Vous allez vous mettre devant votre fameux miroir, prendre une feuille & un stylo, vous allez faire deux colonnes et dans celle de gauche vous allez me lister toutes les phrases négatives que vous pouvez vous dire tous les matins. Alors oui, le moment n'est pas agréable, mais si vous êtes comme je l'étais, c'est finalement un exercice que l'on fait tous les jours sans s'en rendre compte ... Là, je vous demande de le faire en pleine conscience, de noter toutes ces phrases.
Donc admettons vous avez 25 remarques, je vous dis 25 parce que c'est ce que j'avais à l'époque. Mais vous pouvez en avoir moins ou beaucoup plus ! C'est 100% sur-mesure, il s'agit de vous et seulement de vous !
En face de ces observations, donc dans la colonne de droite, vous allez me trouver 25 choses positives à dire sur vous ! Donc le nombre exact, si vous avez 15 négatives, vous m'en trouvez minimum 15 Positives, si vous voulez en faire plus, ne vous gênez pas c'est gratuit !
Vous allez ensuite déchirer la partie gauche de cette liste, et vous la réduisez en morceaux ou en cendre peu importe, mais vous me détruisez symboliquement cette négativité.
Et l'autre partie, à l'inverse, vous prenez le soin de la décorer, de la mettre en valeur sur votre miroir pour l'avoir toujours à vue. L'idée, c'est que le temps que vous preniez le matin à vous critiquer, prenez le pour associer ce moment à quelques choses de positif. Et encore une fois, n'hésitez pas à mettre en avant vos qualités, votre personnalité, qui vous êtes réellement au fond de vous et pas seulement en surface. Parlez de la vraie vous.
N'oubliez pas, soyez indulgente envers vous-même. Parlez-vous comme si vous parleriez à votre petite soeur, à votre meilleure amie, à votre mère ... soyez votre plus Grand soutien !
Pauline
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